Ni à vendre ni à louer, Les Antigones… les militantes de la mouvance identitaire passent à l’action

Elements-oct98Philippe Vardon, fondateur de Nissa rebela et président du « laboratoire idéologique » Les Identitaires, composante de Génération identitaire – mouvement qui s’est illustré ce week-end en occupant les locaux du Parti socialiste – déclarait, il y a quasiment un mois, sur le site visiblement proche, Le Rouge et Le noir, :  « Dès le 6 mai au soir, nous avions lancé une grande campagne « Hollande n’est pas mon président ». […] Cette campagne, volontairement transversale, avait connu un succès dépassant largement nos propres rangs et permettant déjà des prises de contact et des convergences désormais à l’œuvre dans la lutte contre la loi Taubira. Ainsi, nous sommes engagés depuis les premières heures contre l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe, notamment à travers le Collectif Identité et Filiation [ ce collectif était l’un des signataires de l’appel des organisations liées au Bloc identitaire qui appelaient à la Manif pour tous du 24 mars dernier. On retrouve l’appel sur Novopress, ici. L’illustration a son importance, j’y reviendrai]. […] vous pourrez retrouver des identitaires « à tous les étages », c’est-à-dire dans toutes les initiatives et singulièrement dans nombre de celles (ou bien à des postes) où on ne les attend pas forcément. »

Et en effet, on retrouvera des militantes du collectif « Ni à vendre, ni à louer » NAVNAL (d’où mon histoire d’illustration sur Novopress), le 5 mai 2013, à la manifestation pour une VIe république ET à la Manif pour tous. On les retrouvera plus récemment organisant un happening devant la Chambre de commerce de Lyon.
Interrogées par le même site que Vardon, ici, elles se présentent : « Nous étions un certain nombre à trouver que parmi les actions qui sont lancées en ce moment en contestation de la loi Taubira, très peu étaient dirigées par des filles. C’est ce qui nous a donné l’idée de créer un collectif, « Ni à vendre, ni à louer », qui se concentre sur l’un des enjeux à peine voilés de cette loi qui touche le plus cruellement les femmes, c’est-à-dire la perspective de la GPA. […] Les membres de notre collectif sont aussi par ailleurs opposées à l’idée d’union civile. Nous sommes contre l’intégralité de cette loi, mais nous voulons par nos actions interpeler sur ce qui en est l’aboutissement le plus scandaleux et opposé à la dignité de la femme. »

Le 25 mai, on entend parler de l’association anti-Femen, Les Antigones sur l’édition en ligne du Point. Mais visiblement Le Point ne s’interroge pas plus que cela sur ce collectif (qui dispose d’un nom de domaine depuis mars 2013) ne faisant que relater leur tentative d’action devant les locaux des Femen [ces dernières ne faisant pas l’unanimité dans le mouvement des femmes, je vous renvoie au billet de sophie joubert sur ce site], reproduire leur communiqué et évoquer « l’infiltrée » Yseul interrogée aujourd’hui par Valeurs actuelles.

ChocduMois-0107A y regarder de près, on retrouve au sein des Antigones des militantes identitaires de NAVNAL présentes au happening lyonnais, d’autres présentes à l’initiative d’interpellation de l’UMP par le Bloc identitaire, médiatisée ici et d’autres militantes identitaires pas nécessairement connues pour être au Bloc identitaire (mais dans les réseaux Europe jeunesse).

Comme on le constate, pour la Génération identitaire comme pour les Jeunesses nationalistes de Gabriac et les autres groupes activistes nationalistes (ou, en l’occurrence, nationalistes européens enracinés si l’ont parlent des « Zids », pour ne pas être confondre avec les mouvances jacobines de l’extrême droite), l’heure est à la capitalisation organisationnelle, mais aussi à la préparation des combats de demain.

MAJ du 28 mai 2013 – 17h50
Peut-être aurais-je dû appeler cette article, «NAVNAL, Les Antigones… front unitaire des militantes nationalistes»? En effet, selon les informations qui me parviennent (pour les éventuelLEs nationalistes qui liraient ce blog, je précise qu’elles ne sont pas de source policière), Les Antigones vont au-delà de ce que je décrivais. Il s’agit en réalité d’un agrégat de militantes de Rebeyne (Identitaires lyonnais), de militantes des Jeunesses nationalistes et de militantes du GUD. ça ne change rien sur le fond, mais il est intéressant de noter certains « retournements d’alliances » dans la région lyonnaise.

MAJ du 3 juin 2013 – 11h
Depuis la publication du modeste billet ci-dessus, journalistes, militantEs antifascistes ont continué à s’interroger sur Les Antigones. Pour faciliter la tâche des internautes, je rajoute ici-même l’article de Carole Boinet dans les Inrocks ou encore l’article du groupe La Horde.
Et pour les plus tenaces (attention, c’est du lourd!), la publication de Stéphane François Les paganismes de la Nouvelle droite (téléchargeable) éclaire, entre autres, la complexité des rapports entre néo-paganisme et identité culturelle catholique revendiquée par certainEs militantEs nationalistes.

A propos André Déchot

Ancien animateur de la commission Europe du réseau antifasciste Ras l'front et ex-membre du groupe de travail « extrêmes droites » de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), de son comité central et de son bureau national, j'ai également commis avec mes partenaires Jean-Paul Gautier et Michel Briganti l'ouvrage « La galaxie Dieudonné - Pour en finir avec les impostures » édité aux éditions Syllepse en 2011.
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